Aujourd’hui j’ai envie de consacrer ce nouvel article à la personne la plus chère à mes yeux.
Celle qui m’a tout appris et qui m’a éduquée : ma mère Claudie.
Quand on est petite, la première femme qui nous inspire, je pense que c’est évidemment notre mère.
J’admire ma mère pour ce qu’elle représente, le pilier de notre famille. Comme je vous l’ai dit dans le tout premier article, ma mère a élevé seule ses 6 enfants.
Elle nous a quitté subitement il y a quelques années.
Elle était à la fois simple et intransigeante au niveau de ses valeurs. Quand elle aimait quelque chose on le savait mais quand elle détestait elle le faisait savoir sans attendre.
J’avoue qu’elle était une femme à fort caractère, très généreuse. Elle n’aimait pas la complication en beauté, mais pour elle, il fallait que l’allure générale soit classe. Sinon ça ne servait à rien.
Une philosophie beauté simple et classe.
Elle était toujours de très bons conseils pour moi mais aussi pour mes frères et sœurs.
Très fantaisiste, elle finissait toujours par avoir raison. Ça, je pense que c’était une de ses grandes forces.
Ce qui m’a sans doute le plus inspiré chez ma mère: c’est son authenticité.
Maman a toujours détesté ressembler aux autres à tous les niveaux. Son style, sa façon d’être, sa façon de nous élever, son ouverture d’esprit … Elle aimait la modernité.
Etre classe oui mais dans l’ère du temps. Le classique qui fait vieillot ou antique « Certainement pas ».
Mais pourquoi tant de caractère?
Maman était issue d’un milieu de commerçants plutôt aisés à Niort dans les Deux-Sèvres. Sa mère tenait un café, puis par la suite, un salon de thé. Son père était cheminot.
Maman a eu une enfance heureuse. Elle avait un frère jumeau, une sœur et un jeune frère.
Toute jeune, maman était intrépide. Elle aimait faire les 400 coups et était curieuse.
Elle pratiquait tous les sports et ne tenait pas en place. A la limite du garçon manqué (mais pas dans son allure 😉 ), d’ailleurs, elle s’entendait mieux avec les garçons.
A l’opposé, sa sœur pratiquait la danse classique et était sage comme une image.
Mes grands parents étaient assez sévères et à la maison tout le monde devait obéir et « ne pas bouger d’une patte » comme ils disaient (Cet univers était trop guindé pour ma mère).
Ma grand mère avait une ligne de conduite précise, elle voulait que tout soit impeccable. Pour mamie il fallait rester sérieux, droit et distingué.
Même si ma mère devait faire preuve de tenue, ce qu’elle adorait c’était justement bouger, gambader. Elle détestait les niaiseries et aimait beaucoup s’amuser 🙂
Malgré ces contradictions, maman très têtue a très vite, développé son côté original dans la famille.
Peut-être pour se différencier de sa sœur plutôt maniérée et son frère jumeau plutôt obéissant.
Ma mère, son frère et sa sœur ont tous obtenu leur certificat d’études. Après ça, ma grand-mère tenait obligatoirement à ce que ses enfants entament une carrière dans la bureaucratie.
Beaucoup de jeunes profitaient de cette opportunité à l’époque après leur certif.
Ce qu’ils ont tous fait à l’exception de ma mère. Avec sa touche de fantaisie ma mère ne se voyait pas du tout enfermée dans un bureau à longueur de journées.
Elle ne supportait pas qu’on choisisse à sa place, surtout quelque chose qui la « barbait ». Têtue, ma mère a refusé de travailler dans les bureaux mais y travailla quand même un peu…
C’est une époque où les enfants ne faisaient pas ce qu’ils voulaient étant sous l’autorité parentale (une chose qui devrait peut-être revenir à notre époque).
Mais quelque temps après, ma mère a voulu apprendre d’autres métiers. Elle voulait être photographe, ensuite fleuriste.
Mais c’est le métier de presseuse repasseuse qu’elle a finalement choisi. Elle s’était mise en tête d’apprendre toutes les caractéristiques de tous les tissus de manière à pouvoir être impeccable en toute circonstance.
Autant vous dire qu’à la maison, on a eu droit à énormément d’explications et de descriptions passionnées concernant le taffetas, le tulle, la suédine ou encore l’alpaga.
Ce choix de métier lui allait comme un gant car elle était passionnée de mode et de couleurs.
Elle avait l’habitude d’aller dans les boutiques huppées du centre ville, avec sa sœur et ma grand mère. Qui elles deux avaient un style classique.
Sur les conseils de ma grand-mère, la première chose qu’elles regardaient dans les vêtements, c’était sans aucun doute la qualité.
Et ce qui en découlait c’était la tenue du vêtement. (Combien de fois j’ai voulu acheter des habits sympas mais qui ne satisfaisaient absolument pas l’œil aguerri de ma mère!)
« Ça ça vaut rien, ça passera même pas un lavage! ou « Prends-le mais ces fanfreluches c’est un enfer à repasser! »…
C’étaient les années soixante quand ma mère avait 20 ans! C’était l’insouciance comme elle me le disait.
Et à cette époque la mode était riche et colorée. Maman était folle de griffes comme Cacharel, Courrèges, les robes métalliques de Paco Rabanne. Maman aimait Françoise Hardy, Juliette Greco, Barbara, Brigitte Bardot, Twiggy…
Mais lorsque ma mère sortait avec sa sœur et son frère et les autres copains copines commerçants, ma mère était lassée de voir que tout le monde « se pavanait » avec les mêmes toilettes.
Du coup pour ne pas devoir porter les mêmes robes que les autres, elle a eu une idée géniale !
Avec sa connaissance des tissus au pressing, mais n’étant pas très habile en couture, elle s’est offert les services d’une couturière attitrée.
Maman s’est donc mise à dessiner et expliquer ce qu’elle voulait à une couturière et amie.
Elles travaillaient en collaboration.
Comme ça elle réinventait des robes tendances mais avec des motifs et des couleurs différents de celles qu’on voyait sur les autres. Du coup c’était sa patte et ça devenait original. On lui enviait ses tenues.
Elle était très enthousiaste et avait soif de liberté. Et quand elle me parlait de toutes ses tenues dans le moindre détail, elle avait les yeux qui pétillaient de passion.
La bonne humeur incarnée
Un jour une dame m’a dit: « Ta mère c’est un soleil! »
Et en disant ça, cette dame parlait de la gentillesse et la générosité qui émanaient de ma mère. Elle appréciait sa bonne humeur.
Même si à l’époque elle nous élevait seule. Ce qui n’était pas facile pour une mère de famille de 6 enfants.
Tous nos copains et copines la trouvaient sympa.
« Un soleil « ça me fait penser que, petite, ma mère avait les cheveux crantés et blonds comme les blés. Ses yeux étaient bleus très profonds.
Avec le temps ses cheveux se sont foncés.
Son côté généreux l’a amené à assurer la permanence des restos du cœur avec la mairie de Parthenay.
Les gens l’appréciaient beaucoup car elle était très vivante et impliquée, et prenait sa mission très à cœur.
Elle connaissait la correspondance, c’était aussi un de ses points forts! Elle s’est rendue utile pour les autres.
Pour parler de son style…
Parfois ma mère ne sortait pas mais elle se préparait quand même, maquillée et tout. Mes frères lui disaient: « Tu vas où? » Elle répondait: « Nulle part ».
« Bé ça sert à rien de se maquiller alors… »
Elle répondait enjouée avec son p’tit sourire de gamine: « c’est pas grave ça fait mieux, réveillée »
Et elle ajoutait: « c pour moi, que j’le fais ». Elle était trop marrante 🙂
Comme je vous l’ai dit dans mon premier article, maman trouvait que j’avais du goût et que j’étais appliquée.
Du coup et aussi pour économiser, c’est moi qui m’occupais de ses cheveux et ses ongles.
Je devais lui couper les cheveux droits, un peu plus longs qu’un carré, pour qu’elle puisse se faire une queue de cheval assez haute et courte. C’était un bon moment de complicité avec elle.
C’est devenu ensuite un rituel.
Elle aimait que je lui fasse ses brushings. Mais je devais toujours finir par lui accrocher les cheveux en couette. Elle ne supportait pas d’avoir les cheveux dans les yeux d’autant plus qu’ils étaient épais.
« Les cheveux dans les yeux, ça fait dévergondée. » Par exemple, j’ai toujours eu les cheveux longs sans avoir le droit de me les détacher. Mes sœurs et moi, on était toujours coiffées avec des tresses, une couette, un chinion….
Mes copines me disaient: « on t’a jamais vue les cheveux détachés »
A la rentrée en 6ème, ma mère nous a proposé, à mes 2 sœurs et moi, de nous couper les cheveux au carré. On était trop contentes.
Mais parfois quand ça lui prenait et qu’elle avait les moyens, elle allait chez le coiffeur et se faisait couper les cheveux très courts. Elle disait que ça faisait plus moderne.
Pour ses ongles, je ne m’occupais seulement de ceux de ses pieds. Et pour ses mains c’était plus rapide 🙂
C’était donc un autre rituel que j’avais avec maman.
Je devais lui couper les ongles courts et les limer un peu. Et surtout elle voulait que je lui mette du vernis à ongles rouge aux ongles des pieds.
Pendant ce temps elle feuilletait le catalogue des 3 suisses et s’enthousiasmait en me disant que tel ou tel vêtement m’irait bien comme j’étais grande.
Aux beaux jours, il lui fallait absolument avoir les ongles des pieds vernis en rouge. Selon elle, ça embellissait considérablement ses pieds en sandales.
Maman avait le don de tout ramener à la beauté et l’élégance.
Passionnée de fleurs, les fleurs champêtres étaient ses préférées.
Et lorsqu’elle voyait un coquelicot, elle aimait faire, vous savez ces petites bonnes femmes, en enroulant la tige autour du pétale.
Ce qui représentait la ceinture de la robe et le bouton vert servait à imaginer la tête. Elle s’extasiait devant une beauté aussi simple.
Elle aimait dire qu’il n’y avait pas besoin de grand chose pour s’embellir.
Par exemple à la cité, il y avait une fille qui s’appelait Sandrine. Et cette fille avait une particularité:
elle avait de très longs cils bien recourbés naturellement, limite ils touchaient ses paupières fixes.
A chaque fois qu’on l’a croisait, elle disait:
Une règle de conduite intransigeante en terme de style.
Ma mère pouvait avoir des expressions radicales.
Mais si un détail était hors de ses principes beauté, on pouvait lui dire ce qu’on voulait, mode ou pas mode, si pour elle le résultat était vulgaire, sans goût ou pas net, ce n’était pas la peine de continuer sur cette lancée.
Et elle allait au bout de son raisonnement. J’avoue que c’était très dur de la contredire.
A repenser à toutes nos discussions, je trouve encore qu’elle avait raison.
Elle pouvait avoir des paroles crues, mais elle ne pardonnait pas les fautes de goûts car pour elle, s’était trop gros de « se pavaner » comme ça.
Quelque chose qui revenait souvent sur le tapis.
- « J’aime pas ces bonnes femmes qui font ça, tu sais Mimi, des teintures blondes mais quand ça repousse on voit des racines noires. T’aimes ça toi? »
Elle me provoquait pour voir ce que j’allais répondre mais elle savait que j’étais d’accord avec elle.
Et elle continuait en disant: « Oh qu’est ce que c’est moche, à la limite ça fait même pas propre, tu trouves pas Mimi? »
Pareil pour le maquillage.
« On peut se maquiller d’accord mais si on se maquille, c’est sur une peau propre »
Elle voyait des femmes dans la rue et d’un coup elle me faisait rire; elle me chuchotait :
C’était des femmes, comme elle disait qui étaient « peinturlurées » ou des pots de peinture si vous préférez.
En parlant de son maquillage,
- Ma mère ne sortait jamais sans être maquillée. Même pour aller faire les courses.
Ne pas s’arranger, elle trouvait que ça faisait négligé et laissé aller!
Elle se mettait du mascara noir avec du crayon noir et du rouge à lèvres. Et le blush s’était son rouge à lèvres.
- Et pour les ongles des mains c’était ongles courts obligatoires. Elle bannissait les ongles longs.
Pour elle dans les tâches ménagères et avec les enfants, les ongles longs n’étaient pas appropriés.
Tout simplement.
pas d’ongles longs noircis vernis ça fait dégueulasse, ça me passe partout pas toi?
Traduction : Noircis vernis c’est qu’elle partait du principe que si on laissait pousser ses ongles, les saletés se logeaient automatiquement et constamment dessous.
Du coup pour elle le vernis sur des ongles longs, ce n’était pas net du tout… un cache misère certain.
- Ma mère détestait les fioritures et donc le style bling-bling, comme on l’appelle maintenant.
Elle préférait la simplicité, et de loin.
- L’hydratation de la peau, elle me l’a enseignée très tôt .
Ma mère était adepte de la crème Nivea, la fameuse boîte ronde bleue.
J’ai donc été élevée à la crème Nivea et ma mère m’a toujours encouragée à hydrater ma peau tous les jours.
Même mes frères le faisaient à la maison, c’est vous dire!
Ensuite il y avait un truc: le pantalon.
Je n’ai jamais vu ma mère en pantalon…
- Pour elle, jupes et robes, c’est ce qui la mettait le plus en valeur. Du coup elle n’avait aucun pantalon dans sa garde-robe.
Pour finir, elle disait toujours que dans la vie il faut savoir s’adapter dans tous les milieux.
Et la bonne présentation ça sert toujours.
« si les gens ont le choix entre une fille qui paye pas de mine et une fille qui a de l’allure, ce sera toujours celle qui a de l’allure qui sortira. C’est une mentalité pourrie mais c’est comme ça. »
Ma mère a connu un milieu très confortable mais aussi un milieu très modeste.
Mais elle pouvait s’intégrer dans n’importe quel milieu grâce à sa tenue et son éducation.
Vous avez maintenant une idée de l’ambiance familiale qui régnait chez nous. Je crois que je ne peux penser la beauté que de cette façon:
La simplicité mais l’allure avant tout en toute circonstance… Quand on fait quelque chose on le fait avec goût!
Ma mère disait toujours
Oui mais pour utiliser le maquillage, il faut savoir le doser, l’assortir à soi-même, trouver ses Couleurs Evidentes pour renvoyer une belle image.
C’est ce que j’ai envie de partager avec vous. Au fils des articles sur simplementfeminin.com, on verra comment s’entretenir avec goût, classe, cohérence, éclat et simplicité…
Et vous que vous a transmis votre mère? Vous a-t-elle influencé dans votre style?